« Environnement » se distinguant sémantiquement de « nature », le syntagme « droits environnementaux » pose un problème : avons-nous, en tant qu'êtres humains, des devoirs envers les seuls autres vivants, ou est-ce l'environnement dans son ensemble, dans sa totalité, qui a des droits ? Et comment concevoir que l'environnement puisse avoir des droits et les faire valoir, quand une forêt, un fleuve ou des animaux ne sont évidemment pas des êtres parlants ?
Pour penser des droits de l'environnement, on peut commencer par s'inspirer de la sagesse de ces peuples qu'on dit « premiers », pour lesquels les êtres naturels sentent, parlent, agissent. Ainsi le fleuve Whanganui, en Nouvelle-Zélande, est l'un des premiers êtres naturels à avoir été dotés d'une personnalité juridique, du fait que les Maoris s'étaient vu confisquer une partie de l'accès au fleuve et s'étaient vus privés de certains de leurs usages et coutumes. On parle parfois, à cet égard, d'« animisme juridique » (comme Marie-Angèle Hermitte, par exemple, dans L'Emprise des droits intellectuels sur le monde vivant, 2016) ; mais il est aussi possible d'aborder la question autrement, en se demandant comment le milieu minéral, végétal ou animal peut être représenté et, en conséquence, considéré, ce qui est une manière d'élever l'environnement, donc la nature elle-même, au rang de sujet de droit – les deux approches étant complémentaires et non alternatives.
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